A la suite de fouilles liées à l'ouverture d'une carrière, il a été découvert la présence il y a 2300 ans des premiers authevernois ...

Contexte archéologique

Le site est placé à la frontière des Vexins normand et français et se trouve en plein territoire véliocasse.
L'axe majeur de communication est bien sùr la vallée de la Seine au sud, avec un rôle de frontière longtemps présumé (Véliocasses /Aulerques Eburovices, Véliocasses/Carnutes), plus vraisemblablement épine dorsale de peuples gaulois (Véliocasses, Parisii).
A la confluence de la Seine et de l'Epte (affluent en rive droite) se situent l'oppidum de Port-Villez (en rive gauche) et l'habitat protohistorique puis la villa de Limetz-Villez.
Dans le Val-d'Oise se trouvent également les sanctuaires de Bennecourt et de Genainville. Dans l'Eure, on notera également l'important oppidum de Vernon, les occupations gallo-romaines de Gaillon et des Andelys, l'enceinte fortifiée du Thuit. La vallée de l'Epte semble constituer un axe nord/sud important à l'intérieur du territoire des Véliocasses.

Plusieurs indices de sites gallo-romains sont connus aux alentours à moins de 3 km : un en contrebas à l'ouest, deux sur des buttes au sud. Sur l'autre rive de l'Epte se trouvent d'autres indices d'occupations gallo-romaines. Un site mérovingien est signalé près de l'actuel village de Authevernes. Enfin à Gamaches-en-Vexin ont été repéré par prospections aériennes et au sol un théâtre et d'autres vestiges, vraisemblablement un sanctuaire.

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Les diagnostics archéologiques sur le tracé de la déviation de St Clair/Epte en 1998 ont dévoilé sur ce coté de la rivière des établissements du Haut-Empire et surtout de l'Antiquité tardive et du Haut Moyen Age en position de rupture de charge, de franchissement de l'Epte, à 3 km à vol d'oiseau. Sur la rive est, des occupations du Néolithique et de l'âge du Bronze ont également été mises au jour.

Ce secteur géographique est traversé par la voie romaine dite « chaussée de Jules César » dont le tracé est bien identifié en Ile de France, parallèlement au cours de la Seine. Il a été émis l'hypothèse que le franchissement de l'Epte s'effectue à St Clair/Epte qui pourrait correspondre au Petromantalum indiqué par la Table de Peutinger. Les dernières observations d'une voie lors du diagnostic archéologique sur la déviation de St Clair/Epte vont finalement dans ce sens. La voie peut également passer dans le Vexin normand aux alentours de Vesly en direction de Rouen­Rotomagus. Une étude plus complète des différentes hypothèses de son tracé ainsi que du paysage antique sera réalisée à l'issue des opérations de fouilles de St Clair/Epte.

 

Lors de diagnostics réalisés en 1996 sur un projet d'ouverture de carrière de 20 hectares, ont été repérés des vestiges d'un enclos protohistorique, d'un bâtiment augustéen et de bâtis important du IIème et IIIème siècles.
Cinq fouilles, échelonnées durant les années 1997-98, ont porté sur 7 hectares correspondant à l'essentiel du site protohistorique.
Les vestiges sont situés sur le versant occidental d'une colline calcaire dominant à l'ouest le plateau du Vexin normand et à l'est la vallée de l'Epte. Il s'agit d'un établissement agricole daté de La Tène D1-D2. (de -350 à -50 avant JC)

Il est composé d'un enclos quadrangulaire central de 3 000 m2, à l'intérieur duquel se situe un grenier et de probables bâtiments non restitués. Les fosses amont et aval sont de grandes dimensions (4 m d'ouverture, 2 A 3 m de profondeur) et pouvaient peut-être disposer de talus en aval. Les deux fossés latéraux sont bien moins importants. Deux entrées sont situées aux angles nord-est et sud-ouest.
Au nord de cet enclos se trouvent des unités d'habitats (petits silos, bâtiments ou trous de poteaux, fosses dépotoirs), un petit enclos (10x10 m) et des structures indéterminées.
Le mobilier provient essentiellement des fosses de l'enclos et des petits silos. Il consiste en céramique et en faune. Cette dernière se compose majoritairement de bovidés, suidés et ovicapridés.

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Des études archéozoologiques et palynologiques seront réalisées ultérieurement.
Au sud-est, un fossé décalé par rapport à l'enclos central délimite la partie amont de l'etablissement. Il encadre un espace où se situent un grand bâtiment, un grenier, un bâtiment particulier et ce qui a été interprèté comme un grand silo (20 m3).

Deux carrières datables du I° siècle de notre ère sont situées d'une part au sommet de la colline -hors des limites du site protohistorique- et d'autre part près du grand silo. Cette dernière excavation est réutilisée entre la fin du Ier et le milieu du IIIème siècles. En effet, elle reçoit alors 23 dépôts constitués de céramiques communes (altérées par de fortes chauffes) associées le plus souvent à des squelettes de jeunes ovicapridés.
Aucun restes humains n'étant présent, elle est interprétée comme aire cultuelle domestique liée aux vestiges de la probable villa des II-IIIemes siècles située au sud de l'emprise de la carrière.

Il s'agit ici d'un bilan provisoire en l'attente des fouilles ultérieures (bâtis augustéen et des II-IIIemes siècles, marges sud de la ferme protohistorique).


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